En dépit de politiques rigoureuses de lutte contre le blanchiment d’argent et le trafic illicite de migrants, la présente étude révèle qu’au Sénégal et en Sierra Leone les passeurs font assez rarement l’objet d’enquêtes et d’accusations de blanchiment d’argent. Les services d’enquêtes financières de ces pays n’ont pas les ressources ni l’expertise adéquates pour détecter les produits illégaux des passeurs, qui sont souvent réglés en espèces et acheminés via des canaux informels. Cette situation est aggravée par le manque de signalement des transactions suspectes par les entités vulnérables au blanchiment d’argent, telles que les sociétés immobilières.
Cette note de synthèse se fonde sur un rapport de recherche intitulé Flux financiers illicites issus du trafic de migrants : Tendances et réponses en Afrique de l’Ouest.
À propos des auteurs
Dr Ndubuisi Christian Ani, chercheur principal et coordinateur du projet, ENACT, Institute for Security Studies (ISS) à Abuja, au Nigéria. Auparavant, il était conseiller régional principal au projet d’appui de la GIZ pour le Centre international Kofi Annan de formation au maintien de la paix (KAIPTC) à Accra, au Ghana. Christian a également exercé en tant que chercheur à l’ISS en Éthiopie et à l’African Centre for the Constructive Resolution of Disputes (ACCORD) [Centre africain pour la résolution constructive des différends] en Afrique du Sud. Il est titulaire d’un doctorat en relations internationales de l’université du KwaZulu-Natal, en Afrique du Sud.
Jennifer Shahid est responsable de la recherche au sein du programme ENACT de l’Institute for Security Studies (ISS) à Abuja, au Nigéria. Elle est titulaire d’une maîtrise en économie politique et études du développement de l’université d’État de Nasarawa. Elle compte plus d’une décennie d’expérience dans la recherche, la planification et la gestion de projets, avec un intérêt marqué pour la criminalité transnationale organisée en Afrique de l’Ouest.