La plupart des analyses du crime organisé en Afrique s’intéressent aux trafics illégaux de marchandises (drogues, armes et espèces sauvages notamment). Peu d’études se penchent sur un secteur qui concentre sans doute l’essentiel des activités criminelles organisées sur le continent, à savoir : l’attribution des terres et la promotion foncière et immobilière, y compris les infrastructures et la prestation de services publics de base comme l’approvisionnement en eau et en électricité, en particulier en zone urbaine. Les dix villes dont la croissance est la plus rapide dans le monde sont précisément situées en Afrique et, d’après les projections, la population urbaine du continent devrait doubler à l’horizon 2030-2035. D’ici là, on estime que 50 % de la population africaine habitera en zone urbaine, principalement dans des habitats informels. La présente Note d’orientation propose des mesures à même de rendre le développement urbain moins vulnérable face à la criminalité.
À propos de l’auteur
Eric Scheye travaille depuis plus de vingt ans sur des problématiques relatives à la justice et à la sécurité, au crime organisé, à l’accès des femmes au système judiciaire et à l’élimination des violences contre les femmes, à la traite des personnes et à l’esclavage moderne, à la responsabilité de la police, au renforcement de l’État, à la gouvernance, à l’état de droit, au suivi et à l’évaluation. Il a également contribué à la révision des dossiers concernant le Royaume-Uni et l’Australie, et à la programmation de la Commission européenne autour des questions de justice et de sécurité.